SuperFrancoFête : de grandes retrouvailles réussies pour Notre-Dame de Paris

Luc Plamondon et Richard Cocciante ont rejoint les artistes sur scène pour la finale de Notre-Dame de Paris, les grandes retrouvailles 25 ans après, présenté dans le cadre de la SuperFrancoFête.

Photo : Radio-Canada / Erik Chouinard

SuperFrancoFête : de grandes retrouvailles réussies pour Notre-Dame de Paris

Il y a les inoubliables chansons de Notre-Dame de Paris, la comédie musicale de Luc Plamondon et Richard Cocciante, et les interprètes mémorables qui les ont fait naître il y a près de 25 ans. Mercredi, les deux se sont retrouvés à l’Agora du port de Québec pour célébrer, en présence de l'auteur et du compositeur, le quart de siècle de ce spectacle aimé à travers le monde.

Au cours des trois dernières décennies, des centaines d'interprètes ont porté sur scène les chansons de Notre-Dame de Paris, qui ont été livrées 5000 fois dans une vingtaine de pays. Peu les ont toutefois habitées comme les voix qui leur ont donné naissance.

Photo : Radio-Canada / Erik Chouinard

La troupe originale se réunissait pour la première fois depuis 10 ans.

À entendre ces airs devenus classiques, portés par les interprètes originaux mercredi, on s’est vite rappelé pourquoi la comédie musicale, véritable phénomène populaire dans la francophonie et au-delà, a connu un tel succès à sa création.

C'est à la belle étoile, devant une Agora à guichets fermés, que Bruno Pelletier, le narrateur Gringoire de l'histoire, a brisé la glace avec Le temps des cathédrales, une chanson casse-gueule dont il s'est admirablement acquitté.

Appuyé des excellents musiciens dirigés par Scott Price, le chanteur originaire de Québec a, d’abord seul, puis en compagnie de la toute la troupe originale, offert une version impeccable du classique, alors que les danseurs de la troupe DM Nation faisaient une première apparition remarquée sous les magnifiques éclairages de Hubert Gagnon reproduisant une cathédrale.

On prenait encore la mesure de la beauté de cette scénographie quand Garou a pris la parole le premier pour saluer le public de Québec, mais aussi les millions de téléspectateurs de part et d'autre de l'Atlantique qui regarderont éventuellement cette revue musicale par l'entremise de Radio-Canada et de M6.

Le chanteur québécois, entouré de ses acolytes Daniel Lavoie et Patrick Fiori, a rappelé comment leur participation à Notre-Dame de Paris a changé leur vie et marqué l'histoire de la chanson, avant de présenter la chanson Vivre, interprétée par un trio d'Esméralda formé de Natasha St-Pier, Hélène Ségara et Julie Zanetti, accompagné par l'impressionnant ballet acrobatique d'un couple de danseurs.

Un florilège d'airs connus

La force de la mise en scène de Jean-François Blais vient d'ailleurs de la richesse de la proposition scénique qui, tout le long de la soirée, a allié cirque, danse et effets visuels pour en mettre plein la vue et les oreilles.

La soirée s'est poursuivie avec un florilège des plus grandes chansons de Notre-Dame de Paris, comme Belle (Lavoie, Garou, Fiori) – la plus applaudie –, Déchiré (Fiori), Les sans-papiers (troupe actuelle) ou Danse mon Esméralda (Garou et la troupe en finale), mais pas seulement, puisqu'on a souvent pigé dans les répertoires des artistes de la troupe.

En plus de l'ouverture, Bruno Pelletier a brillé à chacune de ses présences sur scène. Sa version du Blues du businessman, qui faisait partie d'un segment hommage à Luc Plamondon, lui a valu une ovation. Pareil pour sa très efficace reprise de La Manic de Georges d'Or, ou encore la très belle Lune, en toute fin de programme.

Daniel Lavoie a lui aussi reçu un accueil chaleureux de la part des spectateurs, qui ont visiblement apprécié ses interprétations de Tu vas me détruire, magnifiée par une chorégraphie élaborée de DM Nation, ou encore de Ils s'aiment, avec Petitom.

Quant à Garou, il a repris avec un plaisir évident les principaux airs de son légendaire Quasimodo, en plus de séduire l'assistance avec son succès Sous le vent chanté en duo avec Natasha St-Pier.

Quelques surprises ont également ponctué la soirée, comme l'hommage à Plamondon, qui ratissait large avec des titres comme Ziggy (Natasha St-Pier et Hélène Ségara), Nuit magique (Daniel Lavoie), J’ai rencontré l’homme de ma vie (Natasha St-Pier et Julie Zenatti), Cœur de rocker (Garou), J'ai besoin de parler (Jay et Angelo Del Vecchio), et Le blues du businessman (Bruno Pelletier).

Richard Cocciante a également fait l'objet d'un hommage auquel il a lui-même participé. Se faisait d'abord sérénader par Garou (Marguerite), puis Hélène Ségara (Avec simplicité) et finalement Angelo Del Vecchio (Il mio rifugio), le compositeur s'est mis au piano à queue pour livrer Le coup de soleil, repris en choeur par toute la troupe.

La belle complicité qui semblait unir sur scène les chanteurs de la première heure et ceux de la troupe actuelle témoigne avec éloquence de la force fédératrice de l'oeuvre de Plamondon et Cocciante, mais surtout de sa capacité à transcender les époques.

À l'image de la comédie musicale Notre-Dame de Paris, ces retrouvailles ne seront pas facilement oubliées par le public amoureux de l'oeuvre. Il suffisait de voir les larges sourires de l'auteur et du compositeur, qui se sont joints à la troupe sur scène lors de finale, pour s'en convaincre.